Selon le calendrier millénaire iranien, la nuit du 21 décembre est le dernier jour du dernier mois d’automne (le 30 du mois d’Azar), et donc le début du solstice d’hiver où le jour gagne sur la nuit, la lumière vainc les ténèbres.
Parce que Yalda est la nuit la plus longue de l’année et dès le lendemain les jours se rallongent, nos ancêtres considéraient qu’il y a durant cette nuit une bataille entre le démon des ténèbres et l’ange de la lumière. La levé du jour d’après avec la réapparition du soleil, affirmait la victoire de la lumière sur l’obscurité. C’est pourquoi la célébration de Yalda est aussi celle de la naissance de Mithra, la Déesse du Soleil, du feu et de la clarté dans la mythologie iranienne. La tradition de grands feux allumés encore aujourd’hui dans les montagnes, est la célébration de la naissance de la Déesse Mithra victorieuse de l’obscurité.
Selon certains textes, Yalda est pratiqué en Iran depuis environ 7 000 ans, et serait à l’origine de la célébration chrétienne de Noël.
Yalda est aussi l’héritage d’un calcul astronomique très précis de nos ancêtres et leur capacité à mesurer avec précision l’horloge circadienne solaire (journée de 24 heures).
En effet, pratiquement tous les calendriers anciens étaient lunaires, parce que les phénomènes lunaires sont plus faciles à observer. L’inconvénient de ces calendriers est leur approximation car un groupe de 12 lunaisons pour un total de 354 jours produit une dérive trop importante par rapport aux saisons, dont les équinoxes et solstices sont nécessaires pour les activités humaines comme l’agriculture.
Cette inexactitude avait fait pencher les Perses pour la création d’un calendrier solaire du fait de la grande régularité du mouvement apparent du Soleil. Concernant le changement de saison de l’automne à l’hiver, ils ont observé que pendant les six mois qui séparent l’été de l’hiver, le soleil se lève chaque jour légèrement au-dessous de sa position précédente à l’horizon. Ce “mouvement” atteignant finalement sa pointe la plus basse au début de l’hiver à un jour précis (21 décembre), où la nuit atteint sa durée maximale. Le premier jour de l’hiver est ainsi défini, marqué par la nuit la plus longue de l’année. Ils sont alors parvenu à mesurer la durée de l’année tropique, l’année équinoxiale ou encore l’année solaire correspondant à la périodicité des saisons, à 365,2422 jours, quasiment égale à sa durée réelle.
En cette longue nuit de Yalda, la tradition veut que nous nous entourions de la famille et des amis pour veiller ensemble jusqu’au retour de la lumière. La pandémie qui frappe le monde nous oblige à restreindre nos retrouvailles au stricte cercle familial. Parmi les mets de cette nuit, une grande variété de fruits secs et de sucreries préparés ou conservés spécialement pour cette nuit, aussi et surtout les fruits rouges frais symboles du feu comme la grenade et la pastèque. Les poèmes de Hafez accompagnent toujours cette veillée familiale et amicale.